HISTOIRE
Aux origines, la léproserie Saint Gilles
L’histoire de l’hôpital de Pont-Audemer commence vers l’an 1100, avec la création, sur la route de Honfleur, d’une léproserie, située à l’écart de la ville et du faubourg de Saint-Germain-Village, sur le site de l’actuel château Saint-Gilles.
L’existence de cette maladrerie, destinée à accueillir les pèlerins rentrant de la première croisade, est attestée par le cartulaire de Préaux, qui rapporte qu’en 1106, Robert de Beaumont, comte de Meulan et de Leicester, accorda à l’abbaye des Préaux droits de juridiction sur une partie de ses domaines, où figurait cette maison des lépreux.
On notera au passage que Robert Ier de Meulan, important baron anglo-normand, fut l’un des compagnons de Guillaume le Conquérant lors de l’invasion de l’Angleterre, ce qui fait que la léproserie bénéficia pendant de longues années des revenus de propriétés situées outre-manche, dans le Dorset.
Lors d’une cérémonie officielle, tenue en 1135, son fils Galeran IV effectua de riches donations à la léproserie Saint-Gilles. C’était alors un prieuré doté d’une chapelle, dont le financement était assuré notamment par une foire aux bestiaux qui se tenait tous les 1ers septembre ; cette foire Saint-Gilles perdura jusqu’en 1960. Le pèlerinage à Saint-Gilles, qui aboutissait à la chapelle du prieuré, était également l’un des plus importants de la région.
Le destin de la léproserie : En 1671, la léproserie est mise entre les mains d’une confrérie de chanoines, puis rattachée à l’hôpital de Pont-Audemer en 1704. Elle cesse alors d’accueillir les malades, qui sont redirigés vers l’hôpital Saint-Jean. Après la destruction de la chapelle en 1793, la statue de saint Gilles et le pèlerinage sont transférés à l’église de Saint-Germain-Village – la chapelle Saint-Gilles est toujours visible dans le transept sud de cette église, considérée comme l’une des plus belles églises romanes de Normandie.
L'hospice Saint-Jean : 8 siècles d'histoire au coeur de Pont Audemer
En 1189, le fils de Galeran, Robert II de Meulan, maintient la léproserie et fonde parallèlement un hôtel-Dieu au
cœur de Pont-Audemer : l’hospice Saint-Jean, destiné à secourir les malades et indigents de la ville.
Il sera géré pendant un temps par l’Ordre hospitalier des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Fin XVIIe, l’hospice peut accueillir jusqu’à seize personnes, huit dans une grande salle, et huit dans une chambre haute.
Devenus trop petits, les lieux sont reconstruits et agrandis vers 1750.
Une nouvelle rénovation opérée en 1841, voit l’adjonction de deux cellules d’aliénés et d’une loge de gardien située dans les combles.
L’ensemble est détruit probablement à la fin du XIXe et remplacé par un bâtiment composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage de combles.
Le destin de l’hospice Saint-Jean : Décidément trop exigus et vétustes, les locaux de l’ancien hôtel-Dieu sont vendus en 1927 à un particulier qui souhaitait créer une cité d’habitations bon marché. Ils seront transformés dans les années trente en logements et en salle de sport (l’ancienne chapelle, classée monument historique, et visible sur de nombreuses photos d’époque). Lourdement endommagés par les bombardements du 27 août 1944, ces bâtiments seront finalement rasés après-guerre, pour permettre le percement de la rue du Général-Leclerc.
Le XXe siècle : l'hôpital sur son site actuel
En 1927, l’hôpital quitte ses locaux du centre-ville, et emménage dans le petit séminaire, construit en 1877 à Saint-Germain Village, probablement transféré à la commune suite à la loi de séparation de l’église et de l’état de 1905, et rattaché à la ville de Pont-Audemer en 1932.
Tout à fait représentatif de l’architecture scolaire de l’époque – d’où les nombreuses similitudes avec l’école municipale édifiée la même année à quelques pas de là, rue Stanislas-Delaquaize -l’ancien petit séminaire est utilisé une première fois en tant qu’hôpital par l’armée, d’août 1914 à décembre 1918, avec l’aide de la Croix-Rouge française.
Sa transformation en hôpital public nécessitera de nombreux travaux d’aménagement intérieur, sans pour autant entraîner de modification structurelle de son architecture.
Entre 1929 et 1935, les pavillons supplémentaires de l’économe, des tuberculeux et des contagieux sont toutefois édifiés en complément sur des terrains libres situés à l’arrière (côté sud). Ces bâtiments sont aujourd’hui affectés au SMUR et à des fonctions médico-administratives.
Aujourd'hui, l'hôpital continue de s'adapter pour mieux répondre aux besoins de santé de la population
- 1999 : Ouverture de la nouvelle maison de retraite « Les Quatre Saisons »
- 2002 : Ouverture du SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) ; instauration d’une direction commune avec l’EHPAD « Les Franches Terres » de Beuzeville
- 2004 : Fermeture de la maternité et création du Centre Périnatal de Proximité (CPP)
- 2006 : Ouverture du SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation)
- 2012 : Installation d’un Scanner, en partenariat avec des radiologues privés ; transformation de la chirurgie en chirurgie ambulatoire
- 2013 : Ouverture d’une Unité de Soins Palliatifs et d’un pavillon d’Accueil de Jour
- 2015 : Instauration d’une direction commune avec le Groupe Hospitalier du Havre
- 2017 : Constitution du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT), avec les hôpitaux du Havre, de Fécamp, de Lillebonne et de Saint-Romain de Colbosc ; rénovation du service des Consultations externes ; ouverture du nouveau plateau technique d’Hospitalisation de jour ; rattachement du service d’Hospitalisation à Domicile.
- 2018 : Ouverture du PASA (Pôle d’activités et de soins adaptés) et de l’IRM (Imagerie par résonance magnétique).