« L’hôpital de Pont-Audemer est un vrai modèle de fonctionnement. C’est ce que je souhaite pour l’avenir des hôpitaux de proximité en France, affirme haut et fort Agnès Buzyn, la Ministre de la Santé en visite au centre hospitalier de Pont Audemer (Eure), lundi 18 février. C’est le modèle d’hôpital de proximité que j’ai prévu de labelliser dans la la future loi de santé. »

Juste avant d’aller à celui de Bernay où elle était très attendue avec la fermeture annoncée de la maternité, elle est venue découvrir notamment les structures d’urgences et le nouvel IRM de Pont Audemer, mis en place depuis presque un an. « C’est un hôpital adapté aux besoins du territoire avec de la médecine, des urgences, un Centre périnatal de proximité (CPP) qui permet le suivi de toutes les femmes enceintes, un plateau de radiologie, de biologie pour les examens d’urgences et un lien entre les professionnels libéraux qui viennent travailler à mi temps ici ainsi que des spécialistes du Havre qui assurent la continuité des soins avec les hôpitaux de proximité », souligne la Ministre.

Un zoom sur le centre périnatal de proximité

Pourtant, les discussion se sont surtout centrées le CPP mis en place après la fermeture de la maternité de Pont Audemer. « En 2000, il s’est passé un drame. Le chef des services s’est tué en avant au travail. Il a fallu pendant trois ans assurer la maternité. On s’est aperçu en 2003 que ça ne pouvait plus durer. On a pu expérimenter une maison périnatale expérimentale avec un tableau de gardes des sages femmes H-24 avec La Havre et Lisieux car on ne disposait pas de Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR), explique Philippe Mabillais, le président de la Communauté médicale d’établissement (CME). En 2007, on a arrêté ce système à l’ouverture du SMUR pour mettre en place le CPP pour faire un suivi des femmes enceintes et d’aller accoucher où elle souhaitent comme à Bernay, Lisieux, Le Havre ou encore Elbeuf.»

Un Pont de Normandie trop onéreux pour les patients

Le CPP est aujourd’hui situé au plateau de consultations, à deux pas de l’imagerie. « C’est un service qui fonctionne bien et il est ouvert tous les jours de la semaine, rappelle le président. Depuis 2003, nous avons 12 à 14 accouchements par an avec le SMUR. On ne ferme pas la maternité, on la transforme. »
Comme le rappelle Alain Talbot, le chef du service, le CPP ne fait pas que la périnatalité mais aussi la gynécologie. « On a très peu de gynécologue sur le territoire. C’est un vrai service à la population. Mais d’aller au Havre n’est pas sans poser des difficultés. Le passage de la Seine est payant. C’est 10 € aller et retour et tout ne monde ne peut pas se le payer.» Une difficulté qui revient aussi dans la bouche des mamans présentes qui témoignent devant la Ministre. « J’ai entendu la difficulté », indique Agnès Buzyn. «J’ai demandé à la directrice générale de l’Agence régionale de santé comment accompagner les patients, un dispositif pour les personnes les plus vulnérables pour ne pas être freiné par l’accès aux soins. »

Un établissement qui doit être mis aux normes

Une visite qui a surpris le personnel de l’établissement. « C’est une reconnaissance pour tout le personnel. Nous sommes vraiment fiers qu’elle soit venue chez nous », souligne le radiologue, Éric Tapon qui travaille dans le nouveau service IRM que la ministre a visité. Pour le maire de Pont Audemer, Michel Leroux, « cette visite a permis de salué le travail des équipes. Elle a bien entendu les besoins de notre hôpital pour que notre établissement soit aux normes et adapté aux besoin des patients ».

Paris Normandie le 18/02/2019